Évelyne Beaudin propose six mesures structurantes en transport pour réduire la dépendance à la deuxième voiture
Sherbrooke, le lundi 18 octobre 2021 – Évelyne Beaudin a présenté son plan en matière de transport durable ce matin. Sherbrooke Citoyen propose des mesures concrètes, à court et moyen terme, pour diminuer notre dépendance à la deuxième voiture. Elle a tenu son point de presse au cœur de Rock Forest pour souligner qu’elle souhaite y aménager une station d’autobus.
« Notre plan a l’avantage de tenir compte de la réalité particulière des Sherbrookois et Sherbrookoises », explique Mme Beaudin. « Pour la majorité des familles de Sherbrooke, il est irréaliste de fonctionner sans voiture. Moi-même, qui habite dans un quartier résidentiel typique de notre ville, je ne pourrais pas m’en passer totalement. Néanmoins, la Ville, en tant que gouvernement municipal, peut poser plusieurs gestes afin d’offrir des alternatives attrayantes. Je pense notamment aux parents qui souhaitent que leurs adolescents gagnent en autonomie afin qu’ils n’aient plus à jouer au taxi. La qualité du transport est une composante importante de la qualité de vie. »
« C’est généralement de 14 à 20 % des dépenses des ménages québécois qui sont liées au transport. C’est énorme! En fait, la possession d’une voiture est le premier facteur d’appauvrissement des familles. Au Québec, selon le CAA, le budget moyen alloué annuellement à une automobile est de 11 000 $. Aussi, j’insiste : diminuer le nombre de voitures n’est pas seulement un objectif environnemental, c’est également un objectif économique. Ce sont des centaines de millions de dollars qui pourraient être économisés par les ménages de Sherbrooke si on leur offrait des alternatives attrayantes à la deuxième automobile », a illustré Mme Beaudin.
Le plan de Sherbrooke Citoyen prévoit ce qui suit :
1. Doubler le nombre de voitures en autopartage (d’environ 25 à 50) d’ici deux ans sur le territoire grâce à un partenariat avec Communauto.
« Nous souhaitons cibler particulièrement les secteurs éloignés du centre-ville où il n’y a pas d’autos en autopartage actuellement. C’est dommage, puisque la population y est très importante. Nous pourrons également étudier la possibilité que la STS devienne opérateur d’une flotte d’autos en autopartage. Effectivement, la STS possède déjà une expertise et les infrastructures pour la gestion de véhicules et pourrait miser sur des véhicules électriques. Enfin, pour compléter l’offre, il serait pertinent d’effectuer du démarchage pour attirer une entreprise offrant un service d’autos en libre-service. Le modèle diffère légèrement de celui de Communauto et présente de bons résultats dans d’autres villes. »
2. Présenter rapidement un plan de Réseau Express de Sherbrooke (RES) au gouvernement du Québec pour la réalisation et le financement du projet, incluant l’aménagement d’une station d’autobus à Rock Forest.
« Bien que notre réseau actuel de transport en commun offre des services à Rock Forest, les citoyens et citoyennes de ce secteur ne se sentent pas bien desservis. La vérité c’est que notre réseau est surtout construit autour du Carrefour de l’Estrie, il ne s’étend pas suffisamment vers l’ouest. Pourtant, Rock Forest a connu une grande croissance de sa population dans les dernières années. L’éventuel projet de transport structurant, le Réseau Express de Sherbrooke, devra s’étendre jusqu’à Rock Forest. Pour cela, l’aménagement d’une station d’autobus au cœur de Rock Forest, comme à la Plaza de l’Ouest, sera bénéfique. »
3. Subventionner l’achat de vélos électriques, à hauteur de 500 $/personne.
« À Sherbrooke, le vélo électrique est un moyen de transport d’autant plus pertinent qu’il est particulièrement adapté à notre topographie accidentée. Il est également plus facile de l’utiliser comme moyen de transport qu’un vélo ordinaire, puisqu’il permet de transporter de plus grandes charges et d’effectuer de plus longues distances sans se fatiguer. Ce n’est pas pour rien que le vélo électrique connaît un tel engouement, comme peuvent en témoigner nos commerçants locaux. Néanmoins, ça reste un achat coûteux pour plusieurs personnes. D’autres villes ont déjà fait le saut et décidé de subventionner l’achat de vélos électriques. Lorsque j’en ai fait la proposition ici à Sherbrooke, ça avait reçu un accueil très positif. Il est maintenant temps de passer à l’action. »
4. Accélérer la construction de trottoirs dans les quartiers existants et sur les artères qui n’en ont pas.
« Des erreurs ont été commises dans le passé. Des rues passantes n’ont pas de trottoir et les citoyens et citoyennes nous en parlent énormément. Il faut corriger la situation et accélérer la construction des trottoirs prévus au Plan directeur du transport actif pour assurer la sécurité des piétons. Pour ce faire, il faut dégager une marge de manœuvre financière. Comme Sherbrooke Citoyen l’a déjà souligné, la Ville assume les coûts des trottoirs dans les nouveaux développements, alors que dans d’autres villes, ce coût est assumé par les promoteurs. Non seulement cette façon de faire met une pression inutile sur nos finances publiques, mais fait en sorte que nous construisons moins de trottoirs que nous le devrions. Récemment, c’est une facture de 1,2 millions de dollars que la Ville a assumée pour des trottoirs qui auraient dû être payés par les promoteurs, et ce n’est qu’une fraction de ce que nous payons annuellement. Seulement avec ce montant, nous aurions pu ajouter 2,5 km de trottoirs sur notre territoire. Il est temps de mieux planifier notre développement, d’exiger plus de trottoirs dans les nouveaux développements et que la facture soit assumée par les promoteurs. Ça libérera des sommes à la Ville pour construire des trottoirs dans les rues déjà construites et d’atteindre plus rapidement les objectifs du Plan directeur de transport actif. »
5. Réserver des sièges à la Commission de l’aménagement du territoire pour la STS et Vélo Urbain Sherbrooke.
« On oublie parfois que le geste le plus important pour améliorer la mobilité durable est de mieux planifier l’aménagement de notre territoire. Ce qu’on voit trop souvent, c’est la construction d’un nouveau quartier et par après, on essaie de voir comment y faire passer un autobus. Pourtant, la question de la mobilité doit être au cœur de notre planification urbaine. Afin de s’assurer d’une prise en compte permanente des enjeux de mobilité en matière d’aménagement du territoire, Sherbrooke Citoyen compte réserver des sièges à la STS et à Vélo Urbain Sherbrooke à la table de la Commission de l’aménagement du territoire. La Ville doit assumer un plus grand leadership en matière de mobilité, leadership qui est actuellement délégué à un sous-comité d’une paramunicipale, ce qui nuit à l’adoption de politiques et programmes ambitieux en la matière. »
6. Commander une étude sur la structure de tarification optimale de notre service de transport en commun.
« L’un des plus grands succès des dernières années en matière de transport collectif non seulement à Sherbrooke, mais au Québec également, a été l’instauration d’un laissez-passer universel à l’Université de Sherbrooke et au Cégep de Sherbrooke. Autrement dit, c’est un changement à la structure de tarification qui a généré une grande augmentation de l’achalandage. Il faut en tirer des leçons. Pourrions-nous, à terme, en arriver à une universalité de la tarification à Sherbrooke? Néanmoins, la question de la tarification soulève inévitablement la question du financement. Le gouvernement du Québec subventionne abondamment les infrastructures de transport collectif, mais peu les opérations. Si on veut lutter contre les autobus vides, il faudra un jour s’attaquer à la tarification. Actuellement, les gens ont le sentiment de payer quand même cher pour un service de transport en commun qui ne répond pas toujours à leurs besoins. Il faudra mettre sur pied un comité d’experts pour se pencher sur la question et avoir en mains davantage d’arguments lorsque viendra le temps de négocier avec les gouvernements supérieurs. »
« Le transport sera un dossier prioritaire pour moi dans le prochain mandat », a assuré la candidate Évelyne Beaudin. « Il n’y a que 8 années qui nous séparent de 2030 et de l’atteinte de nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre. De plus, il faut le souligner, le transport est une composante incontournable de la qualité de vie. Sherbrooke Citoyen propose des mesures concrètes pour améliorer le revenu disponible des ménages. Nous avons pris récemment des engagements ambitieux pour le logement abordable, et en s’attaquant aujourd’hui à la dépendance à la deuxième voiture, c’est le revenu disponible des ménages qui en sortira doublement gagnant. Et il ne faut pas se le cacher, pouvoir disposer à sa guise d’un plus grand revenu disponible, c’est aussi une composante importante de la qualité de vie. »
Source: Marilyne Bérard-Fontaine
